Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/345

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chère main ? M’annoncent-elles une nouvelle calamité ? La malheureuse m’aurait-elle écrit ses volontés, ou ses demandes, au sujet de notre lit nuptial et de nos enfants ? Rassure-toi, malheureuse ! nulle autre femme n’entrera plus dans la demeure et dans le lit de Thèseus. Mais le signe gravé dans l’anneau d’or de celle qui ne vit plus charme mes yeux. Allons ! que les liens du cachet soient rompus, afin que je voie ce que ces caractères veulent me dire !

LE CHŒUR.

Hélas ! hélas ! Un Dieu contraire nous envoie une nouvelle suite de malheurs ! Après ce qui s’est passé, puissé-je ne plus vivre ! Hélas ! la famille de nos maîtres est perdue ! Hélas ! elle n’est plus ! Ô Daimôn, si cela se peut, ne détruis pas cette demeure, mais entends mes prières, car, de même qu’un divinateur, je prévois, en ceci, un mauvais augure.

THÈSEUS.

Hélas sur moi ! Un malheur tel que je ne puis ni le supporter, ni le dire, s’ajoute au premier ! Oh ! malheureux que je suis !

LE CHŒUR.

Qu’est-ce ? Dis ! s’il convient que je le sache.

THÈSEUS.

Elles crient, elles crient, ces tablettes abominables ! Où fuirai-je cet écrasement de maux ? Je péris, malheureux que je suis, en face de la plainte qui s’élève de cet écrit !