Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/531

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ADRASTOS.

Comment n’est-il pas convenable que des mères touchent leurs enfants ?

THÈSEUS.

Elles mourraient si elles les voyaient défigurés. C’est un spectacle affreux que celui des cadavres aussitôt après la mort. Pourquoi, je te prie, veux-tu ajouter à leur douleur ?

ADRASTOS.

Tu l’emportes. Il faut que vous restiez ici avec patience. Thèseus a bien parlé. Quand nous aurons déposé les corps dans le feu, vous recueillerez les ossements. Ô misérables mortels, pourquoi avez-vous saisi les lances et avez-vous commis des meurtres réciproques ? Assez ! Mettez fin à ces travaux, et vivez en paix avec des hommes paisibles. La vie est chose brève, et il convient de la passer le plus aisément, et non avec tant de peines.




LE CHŒUR.
Strophe

Je ne me réjouis plus de mes fils, je ne suis plus heureuse par mes enfants ! Je n’ai plus ma part de félicité parmi les mères Argiennes, et Artémis qui assiste celles qui enfantent, ne nous approchera plus, nous qui sommes privées d’enfants ! Ma vie sera désormais misérable, et je serai pourchassée, comme une nuée, par les vents orageux !