Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, I, 1884.djvu/532

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Antistrophe.

Sept mères, nous avions enfanté sept fils, les plus illustres des Argiens, et, maintenant, sans enfants, sans fils, je vieillis pour une misérable destinée, n’étant comptée ni parmi les morts, ni parmi les vivants, et je subirai ma destinée loin des uns et des autres !

Épôde.

Les pleurs seuls me restent, à moi, malheureuse ! Et les seuls monuments de mon fils qui gisent dans ma demeure sont ces lamentables cheveux coupés, ces couronnes, les libations mortuaires et les chants dont ne veut pas Apollôn à la chevelure d’or. Et, ne dormant plus, dans ma douleur, j’arroserai mes péplos de larmes jusque sur ma poitrine ! Mais je vois déjà le lit funèbre de Kapaneus et son tombeau sacré, et, hors des demeures, les offrandes faites aux morts par Thèseus. Et voici venir l’illustre femme de celui que la foudre a tué, Éuadnè, que le roi Iphis a engendrée. Pourquoi s’arrête-t-elle sur le haut rocher qui domine cette demeure, après avoir marché jusqu’ici ?




ÉUADNÈ.
Strophe.

Quelle lumière, quelle splendeur Halios apporta-t-il sur son char, et Sélana à travers l’Aithèr, quand les Nymphes rapides promenèrent leurs torches dans les ténèbres nocturnes, lorsque, pour mes noces, la Cité d’Argos chanta magnifiquement des chants de félicité et les louanges de mon mari Kapaneus armé d’airain ? Je