Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/119

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sang ? C’est à toi, malheureux Oreste, à trouver cet expédient. Sera-ce par terre et à pied, plutôt que par mer ? Mais tu affronteras la mort, en traversant des tribus barbares et des chemins impraticables ; et par le détroit des roches Cyanées la route est longue et la navigation difficile. Ah ! malheureuse, malheureuse ! quel dieu, ou quel mortel, ou quel hasard inespéré, aplanissant tant d’obstacles, montrera aux deux Atrides dans l’abandon le terme de leurs souffrances ?

Le Chœur.

Au nombre des choses merveilleuses et qu’on ne saurait exprimer, en voilà dont je puis parler moi-même, en témoin qui a tout vu et tout entendu.

Pylade.

Oui, Oreste, il est naturel que des amis qui retrouvent leurs amis se livrent à de doux embrassements ; mais il font aussi mettre fin aux lamentations, et en venir te chercher les moyens de sauver nos jours et de quitter ces rivages barbares. Le propre des sages est de ne pas manquer à la fortune et de saisir l’occasion, sans chercher des plaisirs intempestifs.

Oreste.

Tu as raison ; mais je crois que la fortune seconde nos efforts. Pour ceux qui ont du cœur, il est naturel que le secours divin Soit plus efficace.

Iphigénie.

Rien ne saurait m’empêcher de m’informer de la destinée d’Électre : tout ce que j’en apprendrai sera intéressant pour moi.

Oreste.

Elle est l’épouse de Pylade, et jouit d’une vie heureuse.