Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/120

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Iphigénie.

Mais quel est son pays, et de qui est-il fils ?

Oreste.

Strophius le Phocéen est son père.

Iphigénie.

La fille d’Atrée est donc sa mère, et le sang nous unit ?

Oreste.

C’est ton cousin, et pour moi le seul ami fidèle.

Iphigénie.

Il n’était pas encore né, lorsque mon père me sacrifia ?

Oreste.

Non ; Strophius resta quelque temps sans avoir d’enfants.

Iphigénie.

Salut donc, époux de ma sœur.

Oreste.

Il est aussi mon sauveur, et non pas seulement mon parent.

Iphigénie.

Mais comment as-tu osé commettre un terrible attentat sur ta mère ?

Oreste.

Gardons le silence là-dessus : j’avais à venger mon père.

Iphigénie.

Mais quelle cause la porta à faire périr son époux ?

Oreste.

Laisse là les crimes de ta mère ; il ne te sied pas d’en entendre le récit.

Iphigénie.

Je me tais. Maintenant donc le destin d’Argos repose sur toi ?