Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/130

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les rameurs, et Apollon le prophète, faisant résonner les sept cordes de sa lyre, accompagnera de ses chants ton voyage vers la splendide Athènes. Tu me laisses en ces lieux, et tu te livres à l’agilité des rames, et les cordages tendront au vent les voiles du vaisseau rapide gonflées vers la proue.

Que ne puis-je, portée sur des ailes, parcourir l’immensité des cieux, où le soleil promène ses ardents rayons ! J’arrêterais mon vol au-dessus de la maison paternelle : je me mêlerais aux chœurs de danse où, vierge destinée à un noble hyménée, j’animais sous les yeux de ma mère la troupe des jeunes filles de mon âge, et je disputais à mes compagnes le prix de la beauté, laissant ondoyer les tissus précieux et les boucles flottantes qui voilaient mon visage.

Thoas.

Où est la femme grecque, gardienne de ce temple ? a— t-elle commencé le sacrifice des deux étrangers ? leurs corps brûlent-ils dans le feu du sanctuaire ?

Le Chœur.

La voici, ô roi ; elle répondra elle-même à tes questions.

Thoas.

Eh quoi ! d’où vient, fille d’Agamemnon, que tu as enlevé de sa place la statue de la déesse, et que tu la transportes dans tes bras ?

Iphigénie.

Ô roi, arrête ici tes pas, à l’entrée du temple.