Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/132

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Thoas.

Ô Apollon ! un barbare même n’eût pas osé un tel attentat.

Iphigénie.

Ils ont été chassés de la Grèce par la réprobation générale.

Thoas.

Est-ce donc pour cela que tu enlèves la statue de la déesse ?

Iphigénie.

Je l’expose à l’air pur, pour écarter la souillure.

Thoas.

Et comment as-tu découvert le crime des deux étrangers ?

Iphigénie.

J’en ai eu la preuve quand la statue de la déesse s’est retournée.

Thoas.

Tu as puisé dans la Grèce une sagesse profonde. Avec quel tact tu as deviné !

Iphigénie.

Et cependant ils ont charmé mon cœur de la joie la plus douce.

Thoas.

En t’apportant quelque heureuse nouvelle d’Argos ?

Iphigénie.

Oreste, mon unique frère, est vivant.

Thoas.

Sans doute pour obtenir la vie, en reconnaissance de leur bonne nouvelle ?

Iphigénie.

Et mon père vit et prospère.

Thoas.

Et toi, tu n’as songé qu’au culte de la déesse.