Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Iphigénie.

Oui, je hais la Grèce, qui m’a sacrifiée.

Thoas.

Que ferons-nous donc des deux étrangers, dis-moi ?

Iphigénie.

Il faut observer la loi qui nous est imposée.

Thoas.

Où est donc l’eau lustrale et le couteau sacré ?

Iphigénie.

Je veux d’abord purifier les victimes par de saintes ablutions.

Thoas.

Est-ce dans une eau de source, ou dans les flots de la mer ?

Iphigénie.

La mer enlève tous les maux des mortels.

Thoas.

Leur sacrifice serait alors plus agréable à Diane.

Iphigénie.

Et mon ministère s’exercera plus saintement.

Thoas.

Eh bien, les flots de la mer viennent se briser au pied du temple.

Iphigénie.

Cette cérémonie veut de la solitude ; nous avons d’autres choses à faire.

Thoas.

Va donc où tu veux : je ne demande point à voir les mystères secrets.

Iphigénie.

Je dois purifier aussi la statue de la déesse.

Thoas.

En effet, la tache du parricide l’a souillée.