Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/194

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désolée à IIion, ma patrie, pour me porter en Grèce où je dois être esclave : il porte aussi les miroirs d'or, délices des jeunes filles, vain attirail qui suit la fille de Jupiter. Puisse-t-il ne jamais revoir la terre de Lacédémone, ni ses foyers domestiques, ni la ville de Pitane (54), ni les portes d'airain du temple de Minerve, celui dont le funeste hymen a répandu le déshonneur sur la Grèce, et la ruine sur lrs bords du Smnoïs ! Hélas ! hélas ! à nos désastres succèdent toujours de nouveaux désastres. Épouses infortunées des Troyens, voyez le corps d'Astyanax que les Grecs viennent de précipiter du haut des murs.

(On apporte le corps d'Astyanax.)

TALTHYBIUS.

[1123] Hécube, un vaisseau laissé par le fils d'Achille va transporter le reste des dépouilles qui lui sont échues, sur les bords de la Phtiotide. Pour Néoptolème lui-même, il est parti à la nouvelle d'un désastre arrivé à Pélée, chassé de ses états par Acaste (55), fils de Pélias. C'est pourquoi il a hâté son départ, et emmené Andromaque avec lui. Celle-ci a fait couler mes larmes, lorsqu'elle a quitté cette terre en pleurant sa patrie, et en disant adieu au tombeau d'Hector. Elle a obtenu de Pyrrhus que le fils de ce héros, qui vient de mourir précipité du haut des murs, fût enseveli avec ce bouclier d'airain, la terreur des Grecs, dont Hector armait son bras ; la mère de cet enfant, Andromaque, ne veut point emporter son corps, cruel sujet de douleur pour elle,