Page:Euripide - Théâtre, Artaud, 1842, tome 2.djvu/385

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hélène.

Mon nom pouvait être en plusieurs lieux à la fois, mais non mon corps.

Ménélas.

Laisse-moi ; j’ai déjà bien assez d’infortunes.

Hélène.

Tu m’abandonnes donc, et tu emmèneras ce vain fantôme ?

Ménélas.

Adieu, toi qui ressembles tant à Hélène !

Hélène.

Je me meurs : je n’ai retrouvé mon époux que pour le perdre.

Ménélas.

Les pénibles travaux que j’ai soufferts sont des preuves plus fortes que tes paroles.

Hélène.

Hélas ! est-il une femme plus malheureuse que moi ? Ce que j’ai de plus cher m’abandonne ; jamais je ne reverrai les Grecs ni ma patrie.


Un Messager.

Ô Ménélas, je te trouve enfin, après tant de recherches et de courses sur cette terre barbare, où tes compagnons m’ont envoyé.

Ménélas.

Qu’y a-t-il ? avez-vous été dépouillés par les Barbares ?

Le Messager.

Un prodige, moins encore de nom que de fait.

Ménélas.

Parle ; tu apportes quelque nouvelle importante, à en juger par ton empressement.