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ION

Créuse

Ils servent de collier, mon fils, à l’enfant nouveau-né.

Ion

Il y est. Et le troisième objet, quel est-il ?

Créuse

Je posai près de toi un rameau d’olivier détaché de l’arbre qui le premier germa sur le rocher de Minerve. S’il y est encore, il n’a pas perdu son vert feuillage ; car il fleurit sur une tige immortelle.

Ion

Ô ma mère, qu’avec plaisir je te revois, et j’embrasse avec joie ton visage chéri !

Créuse

Ô mon fils, ô toi qui m’es plus cher que la lumière du soleil (que le dieu me pardonne !), je te presse entre mes bras, bonheur inespéré ! toi que j’ai cru englouti avec les morts dans le sombre séjour de Proserpine !

Ion

Oui, mère chérie, tu m’avais cru mort, et je revis dans tes bras.

Le Chœur

Ô éther immense et brillant, retentis de mes cris d’allégresse. D’où me vient ce bonheur inespéré ? quel dieu m’a envoyé cette joie ?

Ion

J’aurais tout imaginé, ô ma mère, avant de me croire ton fils.

Créuse

Je suis encore toute tremblante.

Ion

Crains-tu d’avoir perdu ce fils que tu serres entre tes bras ?