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ION

Créuse

Les flambeaux de l’hymen n’ont point éclairé l’union à laquelle tu dois la vie.

Ion

Hélas ! hélas ! la honte a marqué ma naissance ! Mais du moins quel en est l’auteur ?

Créuse

J’atteste ici Pallas,

Ion

À quoi bon ces paroles ?

Créuse

La déesse qui règne sur la colline où croît l’olivier, et dont je suis souveraine ;

Ion

Ce que tu dis est obscur et manque de clarté.

Xuthus

Dans une grotte visitée par les rossignols, Apollon

Ion

Pourquoi nommes-tu Apollon ?

Créuse

Fut celui qui me rendit mère.

Ion

Parle ; tu dis là des faits glorieux et heureux pour moi.

Créuse

Dans la dixième révolution de l’astre qui marque les mois, je t’enfantai avec mystère, toi, fils d’Apollon.

Ion

Ton récit est bien doux pour moi, s’il est sincère.

Créuse

Je t’enveloppai de ces langes, ouvrage de ma navette et de mes jeunes mains. Je ne t’ai pas approché de mon sein, le lait maternel ne t’a point nourri, mes mains n’ont