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QUATRIÈME PARTIE.

et quand il se tut, il y avait des larmes dans les yeux de ses frères.

Mickey lui tendit la main au travers de la table.

— Vous êtes son fiancé, Mac-Diarmid, dit-il. En quelque lieu que soit la prison inconnue, c’est à vous de la sauver !… Encore une fois, laissez l’un de nous prendre votre place pour cette nuit.

Les autres frères se joignirent à Mickey. Morris fut quelques secondes avant de répondre ; un incarnat vif avait remplacé la pâleur de son front.

— La tâche m’est échue, répéta-t-il enfin d’un ton ferme, je l’accomplirai !… Vous voici quatre hommes jeunes et forts qui l’aimez comme moi et qui ferez tout pour la sauver… J’ai oublié notre bon père durant un jour et une nuit, pour ne songer qu’à elle. Dieu m’envoie l’occasion d’expier cet oubli : je connais mon devoir… Mais vous, frères, vous qui, dans quelques heures, allez être libres, promettez-moi de faire ce que j’avais résolu pour la sauver !

— Nous le jurons d’avance, s’écrièrent les Mac-Diarmid ; parlez, Morris, et ordonnez… vous serez obéi…

Le jeune maître se recueillit un instant, puis