Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/182

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
172
QUATRIÈME PARTIE.

Morris entra dans une petite boutique de pharmacien sombre, basse, misérable, et dont l’aspect prouvait que les pauvres gens de Galway savaient fort bien vivre et mourir sans le secours de la médecine…

— Bonjour, bonjour, Mac-Diarmid, dit l’apothicaire, qui était un homme très-plaisant ; votre père a eu du malheur ce matin, mon pauvre garçon… Venez-vous chercher un remède contre la corde ?

Morris jeta deux schellings sur le comptoir, et prononça quelques paroles d’une voix qui coupa court aux plaisanteries du joyeux pharmacien.

— Sur ma foi ! Mac-Diarmid, grommela-t-il, je n’ai pas voulu vous offenser, mon fils !… Le vieux Mill’s était un brave homme après tout, bien qu’il ne soit jamais entré dans ma boutique… Mais pourquoi diable a-t-il brûlé cette ferme là-bas ?… Vous autres montagnards, vous êtes des démons… Morris, donnez-moi encore six pence, voilà votre affaire.

Morris prit le petit paquet qu’on lui présentait et paya le surplus.

Ses frères l’attendaient debout devant la prison.

Mahony revint bientôt, portant dans un grand