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QUATRIÈME PARTIE.

fils, vous avez là du wiskey dont l’odeur fait du bien !

Il se pencha sur l’une des cruches, et, sous prétexte de sentir, il en huma une forte gorgée.

— Que faites-vous là, Nicholas ? gronda derrière lui la voix redoutable de maître Allan.

Le porte-clefs se releva confus.

— On ne sait pas ce que la malveillance pourrait introduire dans la prison de Galway.…, balbutia-t-il.

Maître Allan lui imposa silence d’un geste rude, et s’approcha des cruches à son tour. Il choisit la plus pleine, la souleva, et but à sa soif.

— Voilà de passable wiskey, dit-il en tendant la cruche à Nicholas ; portez cela chez ma femme, maître Adams… Merci, Morris, d’avoir pensé à nous.

Les Mac-Diarmid ne discutèrent point cet impôt que le geôlier levait sur leurs provisions. Celui-ci reprit :

— Il y avait longtemps qu’on n’avait fêté le dernier jour à la prison de Galway… Entrez, mes garçons !… mais soyez retournés au diable avant le coucher du soleil, ou je ferme les portes sur vous. Que Dieu damne les papistes !

Chacun des cinq frères prit sa part des provisions, et ils se dirigèrent, sous la conduite