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QUATRIÈME PARTIE.

Au moment où ils mirent le pied sur la grève, le soleil baissait déjà à l’horizon.

Chaque fois qu’ils s’étaient arrêtés sur la route, Ellen avait regardé derrière elle avec inquiétude, fouillant de l’œil la route parcourue, et craignant sans cesse de voir surgir quelque part dans la campagne la forme ennemie de Jermyn.

Elle n’avait rien aperçu de suspect jusqu’alors, et, à mesure que s’augmentait la distance qui la séparait des Mamturcks, elle prenait courage. La fuite du major était désormais assurée. Jermyn mettrait sans doute à le poursuivre toute l’activité de sa haine ; mais sa première pensée serait de courir sur le chemin de Galway, tandis que Percy, achevant sa route laborieuse, se reposerait à l’abri dans les grottes de Muyr.

Avant de s’engager parmi les roches couvertes de goëmon qui s’étendaient entre la grève et le galet servant de base à l’escalier de Ranach, Ellen jeta encore en arrière son regard attentif et perçant.

Elle ne vit rien, si ce n’est un léger mouvement dans le taillis qui bordait l’avenue du château de Montrath.

Les branches de ce taillis s’agitèrent un in-