Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
LA GALERIE DU GÉANT.

stant, puis redevinrent immobiles. Ce pouvait être quelque daim, bondissant sous le couvert ; ce pouvait être le vent du large…

Ellen se hâta néanmoins, et entraina le major d’un pas plus rapide vers la pointe du cap. Mortimer perdit à franchir ces roches glissantes ce qui lui restait de vigueur.

— Je ne puis plus avancer, dit-il.

Ellen mesura de l’œil la route ardue qui conduisait du galet aux grottes de Muyr ; il fallait toute l’agilité d’un homme robuste et dispos pour gravir ce sentier pierreux et coupé à pic. Ellen dut renoncer pour le moment à tout espoir d’atteindre les grottes.

— Nous sommes arrivés, répondit-elle, encore quelques pas, et nous allons trouver un sûr abri.

Elle se dirigea vers la fissure qui donnait entrée dans la galerie du Géant. Sur le point d’y pénétrer, elle eut un moment d’hésitation et d’effroi : dans quelques heures, en effet, les Molly-Maguires pouvaient venir à leur rendez-vous ordinaire.

Mais Ellen n’avait point le choix ; il fallait du repos à Mortimer que la fatigue accablait. D’ailleurs les galeries avaient tant de recoins cachés, tant de réduits obscurs et d’enfoncements incon-