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QUATRIÈME PARTIE.

Il n’aperçut rien, et le silence régnait dans les couloirs voisins.

Les lèvres de Jessy rendirent un son. Morris se tourna vivement. Il avait de nouveau oublié son inquiétude.

Puis ce fut le délire de la joie ! Jessy s’agita sur le lit et ses beaux yeux s’entr’ouvrirent.

Elle regarda Morris, comme si elle se fût attendue à rencontrer son visage aimé au réveil.

Elle jeta ses bras autour de son cou et le baisa en souriant. Elle avait refermé les yeux de peur que son beau rêve ne s’enfuît.

Ils restèrent longtemps embrassés. Ils n’avaient point de paroles.

Ils se recueillaient en leur félicité muette.

Puis Morris se redressa brusquement et mit le pistolet à la main. Il avait entendu comme un bruit sourd dans la direction de la retraite de Pat.

 

Montrath et Crackenwell, en sortant de la prison ouverte, avaient traversé la pièce voisine et monté en silence l’échelle qui conduisait à la demeure de Pat.

Arrivé dans le corridor obscur où Morris s’était perdu naguère, Crackenwell s’arrêta.

— Nous pouvons causer maintenant, dit-il.