Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
249
LA GALERIE DU GÉANT.

pour eux trop récente encore ; mais Molly-Maguire est une bonne mère qui ne gâte point ses enfants ; les membres des sociétés secrètes ont au moins autant de peur les uns des autres que de leurs adversaires directs, les soldats de la reine.

Et puis on aime à savoir…

Quelques-uns vinrent par curiosité, un plus grand nombre par frayeur ; d’autres enfin parce qu’ils étaient vaillants et qu’ils croyaient remplir un devoir.

Les Mac-Diarmid avaient allumé le feu de Ranach de leurs propres mains, cette fois. La querelle qu’on allait venger était la leur : l’attaque du château avait pour but de mettre Montrath et ses complices sous la main de Molly-Maguire, afin de les forcer à faire connaître la retraite de Jessy O’Brien. Avant de quitter Galway, les fils du vieux Mill’s étaient entrés dans les public-houses du Claddagh ; ils avaient convoqué le bon roi Lew et ses hardis matelots. Lew se souvenait de sa sœur que les amis de lord George avaient emmenée à Londres, et qui n’était pas vengée. Il arriva des premiers au rendez-vous.

Les gens de Corrib et de Knockderry, de Kilkerran et du Connemara se rendirent successivement à la pointe de Ranach. Le géant Mahony ne fut pas des derniers, bien que ce soir il eût