Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/260

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
250
QUATRIÈME PARTIE.

porté sur ses épaules le vieux Mill’s Mac-Diarmid, depuis les portes de la prison de Galway jusqu’à la ferme des Mamturcks.

Il avait déposé sur le lit d’Owen le vieillard endormi, et s’était fait donner par la petite Peggy une pinte de potteen. Puis il avait repris sa course en brandissant son énorme shillelah.

En arrivant sur le galet, le Brûleur était un peu essoufflé ; mais il aimait son métier de passion, et dès qu’il entendit parler d’allumer la torche de bog-pine, il se sentit tout ragaillardi et dispos.

Avec son aide et celle du roi Lew, Mickey Mac-Diarmid parvint à échauffer le reste de l’assemblée. Patrick Mac-Duff lui-même, cette fois, se rangea parmi les plus entreprenants. Il avait, lui aussi, un outrage personnel à venger.

Vers onze heures du soir, les ribbonmen se glissèrent dans les taillis qui avoisinaient le château ; ils escaladèrent la grille du parc. Le Brûleur, qui avait repris haleine, jeta bas la porte en deux ou trois coups de hache. Ce fut alors une scène de tumulte et de sauvage triomphe ; personne n’avait plus peur ; l’ivresse de la vengeance avait gagné les plus timides.

En un clin d’œil, le château fut fouillé des caves aux combles par cette troupe hurlante et