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ÉPILOGUE.

C’est que la bataille commencée au mois de juin précédent venait d’être décidée ; la grande lutte électorale avait son dénoûment : Sullivan, le saint devant le Seigneur, et William Derry étaient montés de nouveau sur les hustings, et malgré les menées habiles des membres de la loge supérieure, soutenus par la sagesse de Joshua Daws, esq., le candidat catholique l’avait emporté à une énorme majorité.

O’Connell était venu combattre de sa personne pour enlever l’élection de son protégé ; il y avait eu un meeting monstre au pied des Mamturcks. Le Libérateur avait arboré sa toque verte semée de harpes d’argent, et son éloquence stéréotypée avait anéanti Robert Peel et fait des compliments aux dames.

Entre ce puissant esprit et le peuple d’Irlande, il y a comme un fluide magnétique. Les bonnes gens du Connaught envahirent la ville, et Sullivan fut obligé de s’enfuir, tandis que les orangistes se cachaient, honteux et vaincus.

William Derry, membre du parlement, fut porté en triomphe de taverne en taverne, et jeté sur son lit si plein d’usquebaugh et d’ale, que ce premier jour de sa carrière politique faillit en être le dernier.

On était au lendemain des élections, et c’était