Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 4.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
52
QUATRIÈME PARTIE.

qui régnait dans le cimetière ; il faudra les venger.

Plusieurs hommes se détachèrent du groupe, et profitèrent de l’obscurité pour faire retraite.

Les autres restèrent ; mais personne ne répondit à l’appel de Mickey.

— Sommes-nous des lâches ? reprit celui-ci, et oublierons-nous le cercueil de nos frères ?…

— N’y a-t-il pas assez de morts sous le gazon ? demanda une voix.

— C’est un jour maudit, dit Patrick Mac-Duff avec découragement, que celui où les pauvres gens d’Irlande osent attaquer les Saxons !

Un murmure approbateur accueillit ces paroles. En même temps le groupe diminué se divisa en deux parts.

La plus considérable s’éloigna des Mac-Diarmid ; les autres, au nombre d’une vingtaine, se rapprochèrent des quatre frères.

— Nous ferons ce que vous voudrez, Mac-Diarmid, dirent-ils ; les morts aiment la vengeance, et nous sommes prêts à venger nos morts.

— Allez-vous-en ! cria rudement Mickey à ceux qui hésitaient ; ceux qui sont sous la terre regrettent maintenant d’avoir aimé des lâches !

Quelques-uns obéirent ; d’autres se rappro