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LE BOSSU.

quand vous êtes bon !… C’est au Palais-Royal, n’est-ce pas ?… moi qui mourais d’envie de voir le Palais Royal…

Elle était tout au bout de la chambre. D’un bond, elle fut auprès de Gonzague et s’agenouilla sur un coussin à ses pieds.

Et, toute sérieuse, elle demanda en croisant ses deux belles mains sur le genou du prince et en le regardant fixement :

— Quelle toilette ferai-je ?

Gonzague secoua la tête gravement.

— Aux bals de la cour de France, dona Cruz, répondit-il, — il y a quelque chose qui rehausse et pare un beau visage encore plus que la toilette la plus recherchée.

Dona Cruz essaya de deviner.

— C’est le sourire ? dit-elle, comme un enfant à qui on propose une naïve énigme.

— Non, répliqua Gonzague.

— C’est la grâce ?…

— Non… vous avez la grâce et le sourire, dona Cruz… la chose dont je vous parle…

— Je ne l’ai pas… n’est-ce pas ?

Et, comme Gonzague tardait à répondre, elle ajouta, impatiente déjà :

— Me la donnerez-vous ?

— Je vous la donnerai, dona Cruz.