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LE BOSSU.

Le prince ne donna pas même un coup d’œil à cela.

Son regard s’attacha, pensif et sombre, aux croisées de sa femme.

— Viendra-t-elle ! se dit-il.

Dona Cruz avait repris sa place d’un air boudeur.

— Quand même !… se dit encore Gonzague ; la bataille serait au moins décisive !

Puis, prenant son parti :

— À tout prix, il faut que je sache…

Au moment où il allait revenir vers sa jeune compagne, il crut reconnaître dans la foule cet étrange petit personnage dont l’excentrique fantaisie avait fait sensation ce matin dans le salon d’apparat, — le bossu, adjudicataire de la niche de Médor.

Le bossu tenait un livre d’heures à la main et regardait, lui aussi, les fenêtres de madame de Gonzague.

En toute autre circonstance, Gonzague eût peut-être donné quelque attention à ce fait, car il ne négligeait rien d’ordinaire. — Mais il voulait savoir.

S’il fût resté une minute de plus à la croisée, voici ce qu’il aurait vu. Une femme descendit le perron de l’aile gauche, une camériste de la princesse ; elle s’approcha du bossu, qui lui dit