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LE BOSSU.

rapidement quelques mots et lui remit le livre d’heures.

Puis la camériste rentra chez madame la princesse et le bossu disparut.

— Ce bruit venait d’une dispute entre mes nouveaux locataires, dit Gonzague en reprenant sa place auprès de dona Cruz. — Où en étions-nous, chère enfant ?

— Au nom que je dois porter désormais.

— Au nom qui est le vôtre… Aurore… Mais quelque chose est venu à la traverse… Qu’est-ce donc ?

— Avez-vous oublié déjà ?… fit dona Cruz avec un malicieux sourire.

Gonzague fit semblant de chercher.

— Ah ! s’écria-t-il ; — nous y sommes… une jeune fille que vous aimiez et qui portait aussi le nom d’Aurore…

— Une belle jeune fille… orpheline comme moi…

— Vraiment !… Et c’est à Madrid…

— À Madrid.

— Elle était Espagnole ?

— Non… elle était Française.

— Française ? répéta Gonzague, qui jouait admirablement l’indifférence.

Il étouffa même un léger bâillement.

T. II.
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