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LE BOSSU.

les fenêtres sans carreaux. — Je voyais en face du lit le feuillage léger de deux grands chênes lièges qui se balançaient doucement à la brise nocturne.

» J’appelai doucement Henri, mon ami ; on ne me répondit point.

» Mais je vis une ombre qui rampait sur le sol, et, l’instant d’après, Henri se dressait à mon chevet. Il me fit de la main signe de me taire et me dit tout bas à l’oreille :

» — Ils ont découvert nos traces… ils sont en bas.

» — Qui donc ? demandai-je.

» — Les compagnons de celui qui était sous le manteau.

» Le mort ! je me sentis frémir de la tête aux pieds et je crus que j’allais m’évanouir de nouveau.

» Henri me serra le bras et reprit :

» — Ils étaient là tout à l’heure, derrière la porte. Ils ont essayé de l’ouvrir. J’ai passé mon bras comme une barre dans les anneaux. Ils n’ont pas deviné la nature de l’obstacle. Ils sont descendus pour chercher une pince, afin de jeter la porte en dedans : ils vont revenir.

» — Mais que leur avez-vous donc fait, Henri, mon ami, m’écriai-je, pour qu’ils vous poursuivent avec tant d’acharnement ?