Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/247

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quant malheur à tout ce qui portait le nom de Penhoël.

Mais le vieux Benoît Haligan était fou depuis bien longtemps ; chacun savait cela.

Personne n’était sans l’avoir entendu dire plus d’une fois que sa maladie venait du jeune M. Robert de Blois et de son domestique Blaise.

Depuis ce soir d’orage où il avait monté dans le bac, pour ne point abandonner le maître de Penhoël, il ne s’était pas relevé.

Dieu merci, le maître de Penhoël, qui aurait dû partager le même mal, se portait à merveille, et jamais on n’avait vu paire d’amis s’entendre mieux que lui et le jeune M. Robert de Blois.

On laissait dire l’ancien sorcier, qui se mourait tout bonnement de vieillesse…

Assurément, parmi les joyeux danseurs qui se trémoussaient sur la terre battue de l’aire, personne ne songeait à lui en ce moment. Le feu de joie brûlait, le cidre coulait : Vivent le roi et les jolies filles !

Et vive aussi l’absent ! car cette fête de Louis n’était pas pour le roi tout seul. L’aîné de Penhoël se nommait Louis comme le roi, et il y avait là de vieux paysans qui vidaient leur écuelle à son souvenir, bien plus souvent qu’en l’honneur de Sa Majesté.

Devant la porte de la ferme, un groupe de