Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 1, 1850.djvu/56

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parler !… Ah c’était un bon temps !… mais il est mort, et celui de ses fils qui lui ressemblait le mieux a quitté un beau jour notre Bretagne pour n’y plus revenir… L’autre…

— L’autre n’est-il pas digne de son père ? demanda l’Américain.

— Si fait ! s’écria vivement le père Géraud. Dieu me garde d’avoir rien dit qui puisse vous faire penser cela, monsieur !… Le cadet de Penhoël est un digne jeune homme… Mais votre Louis…

L’aubergiste s’interrompit et poussa un gros soupir.

Blaise se disait en remuant les cendres :

— Il paraît que le brave vicomte aux quarante mille livres de rente n’a pas tout à fait soixante ans comme nous l’avions pensé !…

— Notre Louis ! poursuivit l’aubergiste ; c’est qu’on ne trouverait pas un cœur comme le sien… Mais vous, qui venez de sa part, monsieur, pouvez-vous me dire où il est et ce qu’il fait ?

— Il est aux États-Unis, répondit l’Américain sans hésiter, lieutenant-colonel dans l’armée du congrès…

— Ah ! fit l’aubergiste ; le brave enfant !… et… est-il heureux ?

— Non, répliqua Robert.