Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/136

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— Oh ! oh ! repartit Macrocéphale en tâchant de prendre un accent fanfaron, il me semble que votre voix tremble ! Soyez tranquille !… le vieux Penhoël est bien mort… et du diable si les vivants ont l’idée de venir visiter son boudoir !…

Une feuille sèche vint à bruire sous le pied du marquis. Maître Protais le  Hivain s’interrompit pour pousser un petit cri de frayeur.

— Avez-vous entendu ?… demanda-t-il en retenant son souffle.

Pontalès avait reconnu que l’esplanade et la guérite étaient également désertes.

— Ma foi ! reprit l’homme de loi honteux de son alerte, j’ai cru… il m’a semblé… Au fait, mon métier n’est pas d’être brave !… Maintenant que nous avons bien dûment inspecté les lieux, M. le marquis, je vote pour que nous retournions sur la voie publique.

— Et n’est-il pas possible, demanda Pontalès, d’arriver ici par un autre passage que la route ?

— Regardez plutôt ! répondit Macrocéphale, une muraille de trente pieds et des rampes à pic !… Je propose de lever la séance.

Il écarta de nouveau les branches et poussa un long soupir de bien-être quand il revit le ciel au-dessus de sa tête. C’était un esprit fort.

Pontalès visita une dernière fois tous les