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LES BELLES-DE-NUIT.

C’était une série de coups terribles et qu’il semblait bien difficile de parer.

Mais la chance avait tourné, ou plutôt, car il faut rendre justice à chacun, l’habileté des joueurs avait rétabli la partie.

Nos trois gentilshommes, que nous avons vus le matin la tête basse et la contenance découragée, trinquaient maintenant d’un air tout à fait vainqueur.

Lola elle-même était d’une gaieté folle.

Chacun avait son triomphe à constater.

Le noble baron Bibander rappelait avec une certaine complaisance qu’il avait fait monter, la veille, Étienne et Roger sur le cavalier, et qu’il leur avait montré, à travers une fenêtre ouverte, ce joli groupe : le nabab endormi entre les deux jeunes filles.

— Il fallait voir, ajoutait-il en riant, comme les petits rageaient de bon cœur !…

Il rappelait en outre qu’il s’était tenu en observation aux abords du club, et que l’admission d’Étienne et de Roger avait eu lieu grâce à son illustre patronage.

Et il concluait en disant :

— Si les deux petits ne le tuent pas demain, ce coquin de nabab, c’est qu’il aura la vie dure !…

Lola se vantait d’avoir monté la tête du jeune