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CHAPITRE XXII.

Pontalès, qui avait passé la journée entière à la salle d’armes pour se faire la main avant le duel.

Là ne se bornait pas son travail de la journée.

Sur l’ordre de Robert, elle s’était rendue à l’hôtel Montalt, où elle avait eu quelques minutes de conférence avec une des femmes de Mirze, nommée Nawn.

Cette femme était d’origine malaise, et soutenait la détestable réputation de sa race.

Lola gardait une rancune profonde et toute fraîche aux deux filles de l’oncle Jean. Elle avait donné de l’or à Nawn, la Malaise, et celle-ci lui avait promis de se trouver à la nuit tombante dans l’allée Gabrielle, afin de recevoir un nouveau présent, et d’apprendre ce que l’on attendait d’elle pour prix de l’argent donné.

Il s’agissait de se défaire, une bonne fois pour toutes, de Diane et de Cyprienne.

Malgré sa rancune, Lola, dont la nature n’était point d’être cruelle, aurait hésité peut-être à dicter les conditions du marché.

Aussi ne s’en était-on point fié à elle. C’était M. le comte de Manteïra en personne qui était allé au rendez-vous.

Nawn était bien capable de comprendre à demi-mot ce qu’on exigeait d’elle : les femmes de son pays sont, au dire des voyageurs, les