Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
LES BELLES-DE-NUIT.

vraie, n’est pas si sotte que vous voudriez bien le croire… Vous savez bien cette lettre que j’ai reçue de l’hôtel Montalt, avant de partir ce matin ?

— Oui…, répliquèrent à la fois Blaise et Bibandier ; tu sais ce que veut le nabab ?

— Je le sais.

— Tu l’as donc vu ?

— Du tout… mais, en rentrant ici, j’ai trouvé deux autres lettres du même Berry Montalt… Dans la première, il ne disait rien du tout, vous savez… Dans la seconde, il s’expliquait un peu… Dans la troisième, il dit la chose tout au long, comme un brave homme.

— Et que dit-il ?

L’Américain se mit à sourire et joua du cure-dent.

— C’est une drôle d’histoire !… répliqua-t-il enfin ; ça ne se comprend guère… Je ne sais que penser ; mais, au demeurant, ce Montalt est comme tous les enrichis qui reviennent des antipodes… c’est l’homme des fantaisies absurdes et inexplicables !

— Mais encore…

— Eh bien, voici ce que c’est ! Il paraîtrait qu’hier j’ai été très-éloquent… surtout en rendant compte de certaine missive adressée par madame Marthe à Louis de Penhoël, il y a bien