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LES BELLES-DE-NUIT.

Il sonna Séid et lui remit la lettre dans son enveloppe.

— La réponse à ce message devra m’être rapportée sur l’heure, dit-il.

Séid s’inclina comme d’habitude en signe d’obéissance.

Au moment où il sortait, Montalt le rappela.

— Ces deux jeunes filles…, demanda-t-il en hésitant, sont-elles revenues à l’hôtel ?

— Oui, répondit Séid.

— Y a-t-il longtemps ?

— Oui.

— Faites-les venir ici.

Séid se retira.

L’instant d’après, Diane et Cyprienne entraient dans la chambre du nabab.

Malgré la nature romanesque et aventureuse de leur caractère, malgré l’ignorance complète où elles étaient des choses du monde, les deux jeunes filles ne pouvaient s’empêcher de regarder comme un rêve le souvenir de cette unique et bizarre entrevue qu’elles avaient eue avec le nabab.

Elles avaient passé toute l’après-midi à l’hôtel, veillant auprès de Blanche, qui était plongée, depuis le matin, dans un état d’affaissement léthargique.

La pauvre enfant avait éprouvé cette nuit un