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CHAPITRE XXII.

choc terrible : cet enlèvement mystérieux l’avait brisée. Depuis son entrée à l’hôtel Montalt, ses paupières ne s’étaient point rouvertes. Son souffle était faible ; on l’aurait crue morte si quelque plainte rare n’était tombée parfois de ses lèvres décolorées.

Nawn, la servante de Mirze, était venue, de son plein gré, offrir son aide aux deux jeunes filles.

Cette Nawn faisait une garde-malade attentive et souverainement adroite. C’était un secours précieux que Diane et Cyprienne acceptaient avec reconnaissance.

Tout en veillant au chevet de Blanche, les deux jeunes filles songeaient, et, bien qu’elles ne pussent se communiquer leurs pensées de peur d’éveiller la pauvre malade, leurs pensées étaient les mêmes.

Elles se demandaient comment Madame et René de Penhoël avaient pu fuir dans l’état où ils étaient ; elles les avaient laissés mourants tous les deux ! Pourquoi quitter leur retraite justement à cette heure ?

Où étaient-ils allés ?

À ces questions nulle réponse n’était possible. Cyprienne et Diane entrevoyaient un mystère, sans pouvoir même essayer de l’éclaircir.

— Demain, se disaient-elles, nous retournerons…