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LES BELLES-DE-NUIT.

qu’un secret sentiment de crainte se mêlait à leur affection reconnaissante.

Les heures de l’absence avaient encore grandi le nabab à leurs yeux ; elles tremblaient presque à l’idée de le revoir.

Mais il n’y avait pas là l’ombre d’une pensée de défiance. Depuis douze heures qu’elles avaient amené l’Ange dans la maison du nabab, l’idée ne leur était pas venue qu’il pût y avoir danger ou seulement inconvenance.

L’ordre de Montalt les trouva préparées. Elles laissèrent Nawn auprès de Blanche, et s’éloignèrent en se tenant par la main.

Ce fut ainsi qu’elles entrèrent dans la chambre de Montalt.

Elles demeurèrent auprès du seuil, les yeux baissés, le front rougissant et le sourire aux lèvres.

Montalt était toujours assis auprès de son bureau.

Il les regarda un instant en silence et avec admiration comme s’il se fût étonné de les retrouver si jolies.

— Approchez…, dit-il enfin.

Diane et Cyprienne s’avancèrent. Mais l’entrevue était loin de se renouer à ce point de familiarité intime où le sommeil de Montalt l’avait interrompu, la nuit précédente, et la gentille