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LES BELLES-DE-NUIT.

La chambre du nabab était déserte ; son lit était froissé, bien que sa couverture n’eût point été soulevée. Il avait dû prendre quelques instants de repos sans ôter ses vêtements.

Il était alors un peu plus de cinq heures du matin.

Restée seule, Nawn mit l’enfant sur le pied du lit.

— Elles étaient bien jolies !… murmura-t-elle comme si les deux sœurs eussent été déjà mortes.

Puis elle ajouta en secouant sa tête basanée :

— Elles en ont pour un quart d’heure encore…

Elle sortit en se hâtant, et se rendit dans la dernière pièce de l’aile gauche, donnant sur les ruelles désertes.

Elle ouvrit la croisée ; on n’entendait aucun bruit au dehors.

— Est-ce qu’ils ne seraient pas là ?… grommela-t-elle ; j’avais pourtant promis la chose pour cinq heures… Je suis en retard de dix minutes !

Elle alluma deux bougies qu’elle plaça sur l’appui de la croisée…

Un cri poussé avec précaution troubla la nuit silencieuse.

— Ils sont là !… dit Nawn.