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CHAPITRE XXIV.

— Aux trois premiers, reprit-il d’une voix grave, qui me devraient reconnaissance et amour, je vais infliger une punition pareille… Il y aura trois poitrines marquées par la pointe de mon fer, et ce seront trois signes de pitié… trois stigmates de mépris !…

— En garde donc, alors !… s’écria Roger qui ne se possédait plus.

Montalt ne bougea pas.

— Celui qui ne me doit rien, poursuivit-il, sera le mieux traité ; il trouvera une arme sérieuse au-devant de la sienne… Et il tombera dans un combat digne d’un homme !… Quant au dernier, que Dieu le protége ! car la vengeance, ici, sera terrible…

Sa voix était devenue basse et sombre.

Il secoua sa longue chevelure noire, qui tombait en anneaux mobiles sur le collet de sa chemise, et tendit enfin l’épée.

Roger croisa le fer en poussant une sorte de cri joyeux.

Étienne était toujours immobile, comme si la foudre l’eût touché.

Il ne craignait point pour la vie de Roger.

Ce duel était pour lui une incroyable comédie, sous laquelle se cachait un mystère dont l’explication échappait à son intelligence.

L’image de Diane était devant sa vue. Par-