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LES BELLES-DE-NUIT.

fois, tant était grande encore l’irrésistible sympathie qui l’avait poussé jadis vers Montalt, au delà de ce prologue funeste il voyait un dénoûment heureux.

Le cœur de cet homme n’était-il pas un abîme où se confondaient vertus et vices, doutes et croyances ?…

Il ne savait…

Au moment où les deux épées glissaient pour la première fois l’une contre l’autre, un bruit de voiture se fit sur le sable de l’allée voisine.

Roger précipita son attaque furieuse comme s’il eût craint qu’on ne lui enlevât sa proie.

Car il n’avait aucune des idées qui remplissaient le cœur du jeune peintre. Il avait vu, il croyait. La jalousie était désormais sa seule passion et sa seule pensée.

Avec Roger comme avec Étienne, le nabab en prenait fort à son aise. Vous eussiez dit un maître d’armes qui trompe, en se jouant, les coups pressés d’un élève maladroit.

— Qu’est-ce à dire ?… s’écria le jeune Pontalès qui parut en ce moment sur la lisière du taillis avec deux témoins.

Au même instant, Vincent, qui venait aussi de quitter son fiacre, se montra d’un autre côté.

Étienne, Roger, Vincent et Pontalès se reconnurent avec une égale surprise.