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CHAPITRE XXIV.

Mais ce n’était pas l’heure d’échanger des explications.

Le nabab s’était fendu. Une petite tache rouge, toute pareille à celle que gardait la chemise d’Étienne, marqua la poitrine de Roger.

Le nabab releva encore son épée, dont la pointe humide fut essuyée soigneusement par le grand foulard des Indes de Nehemiah Jones.

— Ce n’est rien ! s’écria Roger ; en garde !

Le nabab tira sa montre.

— Mon cher monsieur, répliqua-t-il, je n’ai qu’un quart d’heure à donner à chacun de vous… et la demi-heure est passée.

Les nouveaux arrivants faisaient cercle autour des adversaires.

— En garde ! répéta Roger qui fondit impétueusement sur le nabab.

On vit l’épée de Montalt décrire un demi-cercle rapide, et Roger, désarmé pour la seconde fois, comme un enfant, laissa tomber ses bras le long de son corps.

— À votre tour, M. de Pontalès !… dit froidement le nabab.

Pontalès échangea un regard avec ses deux témoins.

— Un duel semblable me paraît contre toutes les règles…, murmura-t-il, et je ne sais si je dois…