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LES BELLES-DE-NUIT.

bert, ces deux étourneaux d’Étienne et de Roger.

— Pour ceux-là, s’écria Blaise, après ce que je leur ai fait voir hier, je réponds d’eux !

— Tu es un bon garçon… et tu as fait là un coup de maître !… Moi, je vais lui déterrer un adversaire auquel personne n’aurait songé, j’en suis sûr, et qui tire l’épée comme feu Saint-George… Après ça, je m’occuperai de notre ami Penhoël, que je me charge de rendre doux comme un agneau… Peut-être irai-je à l’hôtel Montalt… Que je m’y rende ou non, bon courage, mes enfants, la partie n’est pas perdue !… D’ici à demain, mous avons le temps de travailler… et je vous promets qu’après-demain, à l’heure où nous sommes, nous roulerons en bonne chaise de poste sur la route de Bretagne !

Il franchit la porte et disparut.

Lola sortit à son tour pour exécuter sa promesse.

Sa tâche n’était pas fort malaisée. Le jeune Pontalès se laissait dominer par elle complétement et l’aimait en esclave. Depuis qu’il avait quitté la Bretagne pour la suivre, sa passion avait grandi, et bien qu’il connût le passé de Lola mieux que personne, il s’aveuglait à plaisir, et n’était point éloigné de croire sincèrement qu’il possédait les bonnes grâces d’une grande dame.

L’Endormeur et Bibandier, restés seuls, son-