Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/190

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
186
LES BELLES-DE-NUIT.

un temps considérable s’était écoulé déjà depuis leur entrée à l’hôtel.

— C’est infernal !… murmura l’Américain. Échouer au port ! Je parierais ma tête que les diamants sont dans ce coffre !…

— Ça me paraît clair !… appuya tristement Bibandier. Une si bonne petite serrure doit servir à quelque chose !…

Blaise tourna la tête par hasard, et ses yeux tombèrent sur l’une des fenêtres.

— Regardez, dit-il d’un ton de frayeur.

Les regards de Blaise et de Robert suivirent sa main étendue.

Malgré la lumière de la lampe, on apercevait aux fentes des contrevents fermés deux ou trois de ces points étincelants qui annoncent le grand soleil.

— Il faut en finir !… dit Robert.

Il se recula jusqu’à l’autre bout de la chambre et, prenant son élan, il vint donner de toute sa force contre le petit meuble. Le choc de son talon produisit un son sec et faible. Ce fut tout.

Le ventre du bahut n’avait même pas fléchi.

— Il y a du fer sous le bois !… murmura-t-il en laissant retomber ses deux mains.

Nos trois gentilshommes, au comble de l’embarras, se regardèrent en silence pendant une bonne minute.