Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
189
CHAPITRE XXV.

accusateur, Séid était entré sans bruit dans la chambre de Blanche. Il avait renversé dans les cendres la liqueur empoisonnée, et rempli de nouveau la bouilloire avec de l’eau pure.

De sorte que Nawn, au lieu de son poison malais, avait servi d’excellent thé aux deux jeunes filles.

Celles-ci veillaient dans leur chambre, attendant le retour du nabab. Blanche dormait auprès de son enfant. Diane et Cyprienne sortaient, de temps à autre, dans le corridor, pour prêter l’oreille.

Au moindre bruit, annonçant le retour espéré de Montalt, elles voulaient s’élancer au-devant de lui, le supplier de vivre et vaincre sa résolution fatale à force de caresses.

Un bruit se fit, c’était le coup de pied de Robert, essayant de forcer le petit meuble.

Cyprienne et Diane traversèrent aussitôt le corridor. En un clin d’œil elles furent à la porte de Montalt.

Cette entrée dont nous parlons, et qui communiquait avec l’appartement donné à Blanche, était située à la tête du lit. Au moment où les deux jeunes filles y arrivaient, l’Endormeur et Bibandier sortaient par l’autre porte pour aller chercher la hache.

Robert ne pouvait voir entrer les deux sœurs,