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LES BELLES-DE-NUIT.

qui étaient masquées pour lui par le brocart épais des rideaux.

Quand elles s’avancèrent dans la chambre et qu’il eût pu les apercevoir, la découverte du secret l’absorbait déjà.

Il était tout entier à sa besogne.

Diane et Cyprienne demeurèrent d’abord étonnées à la vue d’un étranger. Il n’y avait point à s’y méprendre, cet homme était un voleur.

Grâce au bruit que faisait Robert en travaillant la serrure, elles purent, sans éveiller son attention, décrocher deux grands pistolets anglais, pendus aux deux côtés du secrétaire, et gagner la porte principale.

Elles ne reconnurent Robert qu’au moment où celui-ci se retournait pour sortir.

— Vous êtes notre prisonnier, M. de Blois ! dit Diane ; n’essayez pas de fuir… ne faites pas un mouvement, ou vous êtes mort !

L’Américain regarda tour à tour les deux pistolets dont les gueules lui semblèrent énormes.

— Vous ne vous attendiez pas à nous retrouver ici !… reprit Diane, et pourtant vous avez habité la Bretagne assez longtemps pour connaître nos vieilles légendes… les belles-de-nuit voyagent sur l’aile du vent… Hier, nous tourmentions madame la marquise d’Urgel à Paris…