passé de moi pendant vingt ans, là-bas, en Bretagne… Moi, de mon côté, je vous jure que je n’ai guère songé à vous !
Le vieux Breton courba la tête.
— Finissons !… reprit Montalt ; vos filles sont chez moi… venez les reprendre.
— Mes filles ?… s’écria l’oncle Jean stupéfait ; celles que j’appelais mes filles… elles sont mortes !…
— Elles vivent ! dirent ensemble Étienne et Roger.
— Est-il possible ? balbutia le vieillard. Diane ! Cyprienne !…
— Ce sont deux enfants gracieuses et belles !… poursuivit Montalt au lieu de répondre ; je souhaite qu’elles n’aient point l’âme ingrate de tous ceux qui portent le nom de Penhoël…
L’oncle Jean n’écoutait plus. Il pleurait de joie.
— Ah !… si vous saviez !… si vous saviez, Louis !… voulut-il dire.
Montalt l’interrompit encore.
— Je ne veux rien savoir…, dit-il ; la tendresse et la haine fatiguent également ceux qui sont devenus sages… Je n’aime plus et je ne hais pas… Messieurs, ajouta-t-il en se tournant vers Étienne et Roger, vous êtes intéressés à tout ceci… Je retourne à mon hôtel ; suivez-moi, si vous voulez.