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LES BELLES-DE-NUIT.

notre bon père !… c’est Dieu qui vous envoie… Oh ! nous avons bien pleuré cette nuit ; car nous avions peur de ne plus vous revoir !…

Roger serra la main d’Étienne.

— Elles le nomment leur père !… murmura-t-il ; savent-elles ce que nous avons fait ?… nous pardonneront-elles ?…

Les lèvres de Montalt avaient effleuré le front pâle encore des deux jeunes filles.

— Que signifie tout cela ? dit-il sans beaucoup s’émouvoir.

— Oh ! père !… s’écria Diane, ces hommes, qui ont voulu nous tuer autrefois, sont venus pour dérober votre trésor !…

Montalt regarda par-dessus leur tête.

— Il me semble qu’ils étaient trois tout à l’heure…, dit-il.

Diane et Cyprienne se retournèrent. Il n’y avait plus là que Blaise et Bibandier, qui se faisaient petits à l’autre bout de la chambre. Les deux jeunes filles s’élancèrent vers les fenêtres ; les contrevents s’ouvrirent et les rayons du soleil inondèrent la chambre.

— Il s’est enfui !… dit Diane dont le regard aigu fouillait les moindres recoins.

— Avec les diamants !… ajouta Cyprienne.

M. le baron Bibander ! murmura Montalt en regardant nos deux gentilshommes atterrés,