Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 5, 1850.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
201
CHAPITRE XXVI.

M. le comte de Manteïra… venus ici pour dévaliser mon hôtel !… Quel était donc l’autre ?…

Avant qu’on pût faire réponse, on ouït une rumeur vague dans le lointain des corridors, puis la rumeur s’approcha, et la voix de l’oncle Jean, changée par la colère, se fit entendre.

Il disait :

— Je te reconnais, malgré ton déguisement… comme j’ai reconnu ton écriture dans cette lettre perfide, qui m’a mis l’épée à la main contre mon neveu Louis !… Tu es donc le démon de notre famille !…

Il arrivait en ce moment devant la porte, traînant après lui M. le chevalier de las Matas, qu’il tenait par le collet de son habit.

D’un geste vigoureux, il le lança jusqu’au milieu de la chambre en disant :

— Cette fois, je crois qu’on va t’écraser, vipère !

La face de Robert était livide. Il tremblait.

Chaque fois que son regard essayait de se relever, il voyait autour de lui le cercle de ses accusateurs.

Cyprienne et Diane étaient dans les bras de l’oncle Jean ; mais leurs regards se tournaient, pleins de tendresse émue, vers le nabab, car leur espérance était réalisée.

Cette pensée qu’elles avaient accueillie avec