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LES BELLES-DE-NUIT.

noble garçon… Votre main, Roger, quoique vous soyez un détestable étourdi ?…

Les deux jeunes gens ne se le firent pas dire deux fois.

— Étienne, reprit Montalt avec une nuance de mélancolie dans sa joie, tu seras le mari de ma belle Diane… Roger, tu auras ma douce Cyprienne… Messieurs, qu’elles soient heureuses, ou bien nous nous battrons encore une fois !…

— Sur notre honneur, répliquèrent les jeunes gens en pressant ses deux mains, nous ne nous battrons plus jamais, milord !

. . . . . . . . . . . . . . .

Tous les personnages que nous avons laissés dans la chambre du nabab étaient rassemblés autour du lit de Blanche.

Il y avait un voile de sévère tristesse sur les beaux traits de l’oncle Jean, dont le regard glissait furtivement, de temps à autre, vers le berceau où reposait l’enfant. Une sorte de contrainte régnait ici, et Montalt, tout seul, avait gardé son aspect joyeux.

Ce n’était point l’état de la jeune malade qui pouvait expliquer cette inquiétude ou cette tristesse, bien au contraire ; Blanche avait retrouvé ses délicates couleurs d’autrefois, et son joli visage souriait doucement, comme si la vue de