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CHAPITRE XXVI.

Cyprienne et Diane, à qui Vincent n’avait donné, en entrant, qu’un froid baiser, le prirent par la main et l’entraînèrent vers la porte qui communiquait avec l’intérieur de l’hôtel.

Tandis qu’elles s’éloignaient, Montalt les suivait d’un regard attristé.

— Dieu est juste !… murmura-t-il. Mon père, ta bonne et noble vie a une belle couronne… C’est au nom de tes filles que je te demande mon pardon !

L’oncle Jean s’approcha comme pour l’embrasser, et prononça quelques paroles à son oreille.

Montalt recula et porta ses deux mains à sa poitrine, comme si tout son être eût éprouvé un choc terrible : c’était la joie qui l’écrasait.

Une expression d’extatique bonheur se répandit sur son beau visage.

— Moi !… moi !… s’écria-t-il d’une voix entrecoupée ; Dieu m’aurait gardé tant de joie !… Diane ! Cyprienne !… les deux enfants de mon cœur !… les deux anges qui charmaient ma détresse !… Morbleu ! ajouta-t-il avec ce rire franc qui fait ressembler l’allégresse de l’âme à un élan de gaieté ; morbleu ! mes jeunes camarades, approchez ici !… Vous aviez raison d’être jaloux de moi, car je suis bien sûr de les aimer mieux que vous !… Votre main, Étienne ? vous êtes un