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CHAPITRE PREMIER.

leur premier repas à l’auberge du Mouton couronné.

Nos trois gentilshommes et René de Penhoël s’attablèrent cette fois comme l’autre. On fit boire René tant qu’on put et l’on ne manqua pas de trinquer à son prochain retour dans la maison de ses pères.

Vers quatre heures et demie, Robert, Blaise et Bibandier montèrent à cheval.

Avant de partir, ils dirent à René :

— Vous avez confiance en nous, maintenant, Penhoël… Vous savez désormais où sont vos amis et où sont vos ennemis… Nous sommes forcés de vous quitter pour aller préparer les voies, là-bas, au manoir… D’ici huit heures, passez le temps comme vous l’entendrez… mais, à huit heures, il faut que vous soyez sur la route de Penhoël.

René resta seul avec sa femme qui dormait. Ses anciennes idées de vengeance ne le reprirent point. On lui avait mis de l’or dans ses poches, et il avait le vin content ce jour-là.

À huit heures, il quitta l’auberge, suivant les instructions de nos trois gentilshommes. Son cheval était le seul disponible qui restât dans les auberges et à la poste de Redon, car Robert avait pris ses précautions en cas de mésaventure.