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LES BELLES-DE-NUIT.

Le Hivain avait tiré de sa poche une petite écritoire, une plume et du papier.

— Ma parole !… reprit Robert, j’ai songé un instant à faire en personne une visite à ce vieux coquin de marquis… c’eût été plus simple… Mais on pourrait entrer dans ce grand diable de château et n’en point ressortir… J’aime mieux traiter la chose par correspondance… Écrivez.

— Je suis à vos ordres…, dit Macrocéphale.

— Écrivez !… Voyons, qu’allons-nous lui dire ?

— Quelque chose d’adroit…, insinua Bibandier ; si c’était un homme de nos âges, on pourrait risquer le rendez-vous d’amour…

— Tais-toi !… interrompit Robert ; écrivez… « M. le marquis… » Que diable, M. le Hivain, vous n’êtes pas un enfant… écrivez de manière à ce qu’il vienne, et gagnez votre argent !

L’homme de loi se gratta l’oreille.

— À cette heure de nuit !… murmura-t-il ; et le jour où tombe le terme… D’ailleurs, le marquis va se dire : « Pourquoi maître le Hivain ne vient-il pas jusque chez moi ? »

— Il faut trouver un moyen.

— Je cherche…, dit Bibandier.

— Tais-toi !… Maître le Hivain, vous êtes un homme de ressources…

— Vous êtes bien honnête, mon digne mon-